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richesse, distinction qui, jointes à l’élégance de la bottine, offrent un charme particulier, le malade n’est pas insensible non plus aux qualités physiques du sexe féminin. Il a de l’enthousiasme pour les belles femmes, même sans penser aux bottines ; mais cette affection ne vise aucune satisfaction sexuelle. Même dans leurs relations avec l’idée des bottines, les charmes physiques jouent un rôle ; une femme laide et vieille ne saurait l’exciter, eût-elle les bottines les plus élégantes ; les autres parties de la toilette et d’autres conditions encore jouent un rôle important, ce qui ressort déjà du fait que ce sont les bottines élégantes, portées par des femmes de distinction, qui produisent un effet particulièrement émotionnel sur lui. Une servante grossière, dans sa tenue de travail, ne l’exciterait pas, quand même elle serait chaussée des bottines les plus élégantes.

À l’heure qu’il est, ni les souliers, ni les bottines d’hommes ne produisent plus aucun charme sur le malade ; il ne se sent pas non plus attiré sexuellement vers les hommes.

Par contre, d’autres circonstances provoquent très facilement une érection chez lui. Si un enfant s’assied sur ses genoux, s’il pose la main pendant quelque temps sur un chien ou sur un cheval, s’il est en chemin de fer ou s’il se promène à cheval, il se produit chez lui des érections qu’il attribue, dans ces derniers cas, aux mouvements du corps.

Chaque matin, il a des érections, et il est capable d’en provoquer en très peu de temps rien qu’en pensant qu’il touche des bottes comme il les désire. Autrefois, il avait souvent des pollutions nocturnes, environ toutes les trois ou quatre semaines, tandis que maintenant elles sont plus rares et n’ont lieu que tous les trois ou quatre mois.

Dans ses rêves érotiques, le malade est toujours excité sexuellement par la même pensée qui l’excite à l’état de veille. Depuis quelque temps, il croit sentir un écoulement de sperme au moment de ses érections ; mais il n’en conclut ainsi que parce qu’il sent quelque chose de mouillé au bout de son pénis.

Toute lecture qui touche de près à la sphère sexuelle du malade l’excite d’une manière générale ; ainsi, en lisant La Vénus à la fourrure, de Sacher-Masoch, il est si excité que « le sperme ne fait que filer ».

D’ailleurs, cette sorte d’écoulement constitue pour L… une satisfaction complète de son instinct sexuel.

Je le questionnai pour savoir si les coups qu’il recevrait d’une