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Déjà, dans le cas de Hammond (observation 52), le plaisir d’un masochiste consiste à se faire piétiner sur le corps. Les individus des observations 44 et 48 se laissent aussi fouler aux pieds ; celui de l’observation 58, equus eroticus[ws 1], est en extase devant le pied de la femme, et ainsi de suite. Dans la plupart des cas de masochisme, être foulé aux pieds est la principale forme expressive de la condition de servitude[1].

Parmi les nombreux cas précis de fétichisme des souliers, le cas suivant, rapporté par le docteur A. Moll, de Berlin, est particulièrement apte à montrer la connexité qui existe entre le masochisme et le fétichisme des souliers.

Ce cas offre beaucoup d’analogies avec celui que nous présente Hammond, mais il est relaté avec plus de détails et d’ailleurs très minutieusement observé.


OBSERVATION 59. – O. L…, trente et un ans, comptable dans une ville wurtembergeoise, issu d’une famille tarée.

Le malade est un homme de grande taille, fort, avec l’aspect d’une santé florissante. En général il est d’un tempérament calme ; mais, dans certaines circonstances, il peut devenir très violent. Il dit lui-même qu’il est querelleur et chicaneur. L… est d’un bon caractère, généreux ; pour la moindre raison il se sent porté à pleurer. À l’école, il passait pour un élève de talent, avec un don d’assimilation facile. Le malade souffre de temps en temps de congestions à la tête, mais pour le reste il se porte bien, si ce n’est qu’il se sent déprimé et souvent mélancolique, par suite de sa perversion sexuelle, dont on lira plus loin la description.

On n’a pu constater que fort peu de chose sur ses antécédents héréditaires.

Le malade donne sur le développement de sa vie sexuelle les renseignements suivants.

Dès sa première jeunesse, quand il n’avait que huit ou neuf ans, il souhaitait être chien et lécher les bottes de son maître d’école. Il croit qu’il est possible que cette idée lui ait été suggérée par le fait qu’il a vu un jour comment un chien léchait les bottes de quelqu’un ; mais il ne peut l’affirmer formellement. En tout cas, ce qui lui paraît certain, c’est que les premières

  1. cheval érotique


  1. Le désir de se laisser piétiner sur le corps se retrouve aussi chez les fanatiques religieux. Comparez Tourgueniev : Contes étranges.