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questions, ses menaces de le fouetter, lui faisaient la plus profonde impression. Ayant reçu un jour une punition corporelle de la main de Mlle L…, il éprouva, en dehors de la douleur et de la honte, une sensation voluptueuse et sensuelle qui lui donna une envie violente de recevoir encore d’autres corrections. Seule la crainte de faire de la peine à la dame, empêchait Rousseau de provoquer les occasions pour éprouver cette douleur voluptueuse. Un jour cependant il s’attira malgré lui une nouvelle punition de la main de Mlle L… Ce fut la dernière, car Mlle Lambercier dut s’apercevoir de l’effet étrange que produisait cet acte et, à partir de ce moment, elle ne laissa plus dormir dans sa chambre ce garçon de huit ans. Depuis R… éprouvait le besoin de se faire punir de la même façon qu’avec Mlle Lambercier, par des dames qui lui plaisaient, bien qu’il affirme n’avoir rien su des rapports sexuels avant d’être devenu jeune homme. On sait que ce ne fut qu’à l’âge de trente ans que Rousseau fut initié aux vrais mystères de l’amour par Mme de Warens et qu’il perdit alors son innocence. Jusque-là il n’avait que des sentiments et des langueurs pour les femmes en vue d’une flagellation passive et d’autres idées masochistes.

Rousseau raconte in extenso combien, avec ses grands besoins sexuels, il a souffert de cette sensualité étrange et évidemment éveillée par les coups de fouet, languissant de désirs et hors d’état de pouvoir les manifester. Ce serait cependant une erreur de croire que Rousseau ne tenait qu’à la flagellation seule. Celle-ci n’éveillait en lui qu’une sphère d’idées appartenant au domaine du masochisme. C’est là que se trouve en tout cas le noyau psychologique de son intéressante auto-observation. L’essentiel chez Rousseau c’était l’idée d’être soumis à la femme. Cela ressort nettement de ses Confessions où il déclare expressément :

« Être aux genoux d’une maîtresse impérieuse, obéir à ses ordres, avoir des pardons à lui demander, étaient pour moi de très douces jouissances. »