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certain âge pendant sa jeunesse, et que c’est cette symbolisation qui lui a procuré l’excitation et la satisfaction sexuelles. La parfaite contre-partie sadiste de ce cas ainsi envisagé se trouve dans l’observation 35 qui traite d’un cas de sadisme symbolique.

D’ailleurs, il y a tout un groupe de masochistes qui se contentent des signes symboliques de la scène qui correspond à leur perversion. Ce groupe correspond au groupe des sadistes « symboliques », ainsi que les groupes masochistes que nous avons cités plus haut correspondent aux autres groupes du sadisme. Les désirs pervers du masochiste peuvent (bien entendu toujours dans son imagination) aller jusqu’à « l’assassinat passif par volupté », mais, d’autre part, ils peuvent se contenter de simples indications symboliques de cette situation désirée. D’habitude cette situation se traduit par des mauvais traitements, ce qui, objectivement, dépasse le rêve d’être tué, mais reste en deçà de l’idée subjective.

À côté de l’observation 54, nous tenons encore à citer quelques cas analogues dans lesquels les scènes désirées et arrangées par le masochiste n’ont qu’un caractère purement symbolique et ne servent que pour indiquer la situation tant désirée.


OBSERVATION 55 (Dr Pascal, Igiene dell Amore.) – Tous les trois mois, un homme d’environ quarante-cinq ans, venait chez une prostituée et lui payait 10 francs pour faire ce qui suit. La puella devait le déshabiller, lui lier pieds et mains, lui bander les yeux et en outre fermer les volets des fenêtres pour rendre la chambre obscure. Alors elle le faisait asseoir sur un divan et l’abandonnait dans cet état.

Une demi-heure plus tard, la fille devait revenir et délier les cordes. L’homme payait alors et s’en allait satisfait pour revenir dans trois mois.


Il paraît que cet homme en restant dans l’obscurité, complétait par son imagination l’idée qu’il était livré sans défense au pouvoir absolu d’une femme. Le cas suivant est encore