Page:Krafft-Ebing - Psychopathia Sexualis, Carré, 1895.djvu/145

Cette page a été validée par deux contributeurs.

chose et quelque chose de plus grand que la simple flagellation.

Pour le masochiste, c’est la soumission à la femme qui constitue le point le plus important ; le mauvais traitement n’est qu’une manière d’exprimer cette condition et, il faut ajouter, la manière la plus expressive. L’action a pour lui une valeur symbolique ; c’est un moyen pour arriver à la satisfaction de son état d’âme et de ses désirs particuliers.

Par contre, l’homme affaibli qui n’est pas masochiste, ne cherche qu’une excitation de son centre spinal, à l’aide d’un moyen mécanique.

Ce sont les aveux de ces individus, et souvent aussi les circonstances accessoires de l’acte, qui nous permettent, dans un cas isolé, de dire s’il y a masochisme réel ou simple flagellantisme (réflexe). Il importe, pour juger cette question, de tenir compte des faits suivants :

1o Chez le masochiste, le penchant à la flagellation passive existe presque toujours ab origine. Il se montre comme désir, avant même qu’une expérience sur l’effet réflexe du procédé ait été faite ; souvent ce désir ne se manifeste d’abord que dans des rêves ainsi qu’on le verra plus loin dans l’observation 48.

2o Chez le masochiste, la flagellation passive n’est ordinairement qu’une des nombreuses et diverses formes des mauvais traitements dont l’image naît dans son imagination et qui souvent se réalise. Dans les cas où les mauvais traitements ainsi que les marques d’humiliation purement symboliques sont employés en dehors de la flagellation, il ne peut pas être question d’un effet d’excitation physique et réflexe. Dans ces cas donc, il faut toujours conclure à une anomalie congénitale, à la perversion.

3o Il y a encore une particularité bien importante à considérer, c’est que si on donne au masochiste la flagellation tant désirée, elle ne produit pas toujours un effet aphrodi-