de suivre toutes les phases du développement que la vie sexuelle a traversées aux diverses époques de la civilisation jusqu’à l’heure actuelle[1]. À l’état primitif, la satisfaction des besoins sexuels est la même pour l’homme et pour les animaux. L’acte sexuel ne se dérobe pas au public ; ni l’homme ni la femme ne se gênent pour aller tout nus[2].
On peut constater encore aujourd’hui cet état primitif chez beaucoup de peuples sauvages tels que les Australiens, les Polynésiens et les Malais des Philippines.
La femme est le bien commun des hommes, la proie temporaire du plus fort, du plus puissant. Celui-ci recherche les plus beaux individus de l’autre sexe et par là il fait instinctivement une sorte de sélection de la race.
La femme est une propriété mobilière, une marchandise, objet de vente, d’échange, de don, tantôt instrument de plaisir, tantôt instrument de travail.
Le relèvement moral de la vie sexuelle commence aussitôt que la pudeur entre dans les mœurs, que la manifestation et l’accomplissement de la sexualité se cachent devant la société, et qu’il y a plus de retenue dans les rapports entre les deux sexes. C’est de là qu’est venue l’habitude de se couvrir les parties génitales – « ils se sont aperçu qu’ils étaient nus » – et de faire en secret l’acte sexuel.
La marche vers ce degré de civilisation a été favorisée par le froid du climat qui fait naître le besoin de se couvrir le corps. Ce qui explique en partie ce fait, résultant des recherches anthropologiques, que la pudeur s’est manifestée plus tôt chez les peuples du Nord que chez les Méridionaux[3].
Un autre résultat du développement psychique de la vie
- ↑ Voy. Lombroso : L’Homme criminel.
- ↑ Voy. Ploss : Das Weib, 1884, p. 196 et suiv.
- ↑ Voy. l’ouvrage si intéressant et si riche en documents anthropologiques de Westermark : The history of human mariage. « Ce n’est pas, dit Westermark, le sentiment de la pudeur qui a fait naître l’habitude de se couvrir le corps, mais c’est le vêtement qui a produit le sentiment de la pudeur. » L’habitude de se couvrir les parties génitales est due au désir qu’ont les femmes et les hommes de se rendre mutuellement plus attrayants.