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Le malade vint, le 17 août 1870, consulter le docteur Moll sur les phénomènes anormaux de sa vie sexuelle. Cette démarche lui fut conseillée par un médecin ami, le docteur X…, auquel il avait fait des confidences auparavant.

Le malade fait l’impression d’un homme très timide, farouche. Il avoue sa timidité, surtout en présence d’autres personnes, son manque de confiance en lui-même et d’aplomb. Ce fait a été confirmé par le docteur X…

En ce qui concerne sa vie sexuelle, le malade peut en faire remonter les premières manifestations à l’âge de sept ans. Alors il jouait souvent avec ses parties génitales, et il fut quelquefois puni pour cela. En se masturbant ainsi, il prétend avoir obtenu des érections ; il se figurait toujours qu’il frappait avec des verges une femme sur les nates[ws 1] dénudées jusqu’à ce qu’elle en eût des durillons.

« Ce qui m’excitait surtout, raconte le malade, c’est l’idée que la personne flagellée était une femme belle et hautaine, et que je lui infligeais la correction en présence d’autres personnes, surtout des femmes, pour qu’elle sentît la force de mon pouvoir sur elle. Je cherchai donc de bonne heure à lire des livres où il est question de corrections corporelles, entre autres un ouvrage où il était question des mauvais traitements infligés aux esclaves romains.

« Cependant je n’avais pas d’érections quand les mauvais traitements que je me représentais consistaient en coups donnés sur le dos ou sur les épaules. Tout d’abord je crus que ce genre d’excitation passerait avec le temps, et voilà pourquoi je n’en parlai à personne. »

Le malade, qui s’était onanisé de bonne heure, continua. Au moment de sa masturbation, il évoquait toujours la même image de flagellation. Depuis l’âge de treize ou quatorze ans, le malade avait des éjaculations quand il se masturbait. Decimum septimum annum agens primum feminam adiit cœundi causa neque coitum perficere potuit libidine et erectione deficientibus. Mox autem iterum apud alteram coitum conatus est nullo successu. Tum feminam per vim verberavit. Tantopere erat excitatus ut mulierem dolore clamantem atque lamentantem verberare non desierit[ws 2]. Il ne pensait pas que ce fait pouvait lui attirer des poursuites judiciaires qui, d’ailleurs, n’ont pas eu lieu. Par ce procédé, il obtenait l’érection, l’orgasme et l’éjaculation. Il accomplissait l’acte de la manière suivante : il serrait de ses deux genoux la femme de manière que son pénis

  1. fesses
  2. À l’âge de 17 ans, il eut une première expérience féminine qui échoua par l’impossibilité d’obtenir une érection. Ses expériences ultérieures ne furent pas plus concluantes. Il battit une femme tant et si bien qu’il trouva l’excitation dans ses cris et ses prières de n’être pas fouettée.