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SULAMITE 77 l’ombre dessinée par la lune sur le sol s’est maintenant rapprochée du mur. On entend le cri des grillons, le murmure monotone de la source du Cédron, et au loin, dans la ville, la complainte du veilleur. ——- Et s’il n’allait pas venir cette nuit ? se demande Sulamite : ——— je l’en avais prié, —- `m’aurait·-il obéie ?... Je vous en conjure, filles de Jérusalem, par les gazelles et les lys des champs : ne réveillez pas l’amour avant qu’il ne soit venu... Mais à cette heure, l’am©ur m’a visitée. Viens près de moi, hâte-toi, mon bien—ai1né I Ta fiancée t’attend. Sois rapide comme unjeune cerf dans les montagnes par- fumées. . Des pas légers font grincer le sable dans la cour, et le cœur de la jeune fille cesse de battre. Une main prudente frappe à la fenêtre; derrière la grille, une sombre forme surgit, et la douce voix du bien—aîmé se fait entendre: »-—©uvrc—moi, ma soeur, mon amie, ma pure colombe I Ma tête est couverte de rosée. Mais une torpeur surnaturelle envahit sou- dain tous les membres de Sulamite. Elle veut