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Au crépuscule, Sulamite se rendit dans cette partie de la vieille ville, où s’étendent en longues files les boutiques des changeurs, des usuriers et des marchands de substances aromatiques. Là, pour trois drachmes et un dinar, elle vendit à un bijoutier le seul joyau qu’elle possédât et qui formait son unique parure des jours de fête, une paire de boucles d’oreilles d’argent, en forme d’anneaux, ornées chacune d’une petite étoile d’or.

Cela fait, elle entra dans la boutique d’un marchand de parfums. Un vieux castrat égyptien, gras, ride, clignotant de ses yeux indolents, et tout parfumé lui—même, se tenait immobile, les jambes croisées, dans l’ombre d’une profonde niche de pierre, au milieu de pots d’ambre gris d’Arabie, de paquets de benjoin du Liban, de touffes d’herbes odo-