nale de M. Kouprine et ne pouvant juger que sur la jolie version qu’on va lire, en emporté-je cette impression. On devine bien qu’il y a là une maîtrise du style opulent et diapré, une vive polychromie, une constante fermeté d’expression, une sobriété imposant aux plus luxueuses descriptions une discipline toute classique. Mais il y a dans tout le récit, et dans les dialogues, un accent plus simple, plus léger, plus aisé que dans les magnificences orfévries par Flaubert, quelque chose de moins dense, de plus aéré, de plus délibérément conté, et ceci est la marque des grandes nouvelles de Gautier. Elles sont parfaites comme en se jouant : la perfection de Flaubert révèle trop de tension pour faire jamais songer a un jeu. Et les plus décoratives évocations de Sulamite, malgré l’érudition et le luxe de la forme laissent intact le sentiment d’ingénuité et de tendresse idyllique dans cette version orientale du vieux thème du roi et de la bergère.
Il est arrivé à Borodine de mêler dans certaines pièces pour piano l’influence du menuet et de la pavane de France à la rythmique turkestane, de la façon la plus exquise. Il est arrivé à Rimsky-Korsakow, dans Sheherazade, et à Balakirew dans Thamar de mêler la mystique dolence slave aux plus frénétiques sursauts de l’érotisme asiatique. Il est arrivé