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sentiments. Rien ne lui était resté caché : ni l’origine et la direction des vents, ni la nature des plantes diverses, ni la vertu des herbes médicinales. Les intentions des hommes au fond de leur cœur sont pareilles à des eaux profondes, mais le sage roi savait les ramener à la surface, les paroles et les inflexions de voix, les yeux et les mouvements des mains lui révélant les profondeurs les plus secrètes d’une âme avec la même netteté que s’il les avait lues dans un livre ouvert.

Et c’est pourquoi une multitude de gens venait à lui de tous les coins de la Palestine, et le roi leur rendait justice, distribuait conseils et secours, tranchait les différends et interprétait les présages et les songes, laissant les êtres émerveillés de la finesse et de la profondeur de ses réponses.

Il avait composé trois mille paraboles et mille et cinq cantiques, qu’i1 dictait à deux scribes adroits et rapides, comparant ensuite ce qu’ils avaient écrit. Et toujours ses pensées étaient parées d’expressions élégantes, car il n’ignorait pas que la parole, lorsqu’on sait