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chaudes et belles comme celles d’une femme ; mais il y avait en ces mains une telle abondance de force vitale, que Salomon, par la simple imposition de ses paumes sur la tête des malades, guérissait les douleurs, les convulsions, la noire mélancolie et la rage.

A l’index de la main droite, le roi portait une gemme d’astérix, rouge comme le sang et qui répandait autour d’elle un rayonnement aussi doux que celui de la perle fine. Cette bague était déjà vieille de plusieurs siècles, et sur sa face intérieure on lisait, gravé dans la langue d’un ancien peuple, disparu à jamais: « Tout passe ».

Si grande était la puissance de son âme, que les bêtes mêmes obéissaient En Salomon, et quand ils le voyaient entrer dans leur gîte, les lions et les tigres venaient ramper à ses pieds, et, frottant leur museau contre ses genoux, lui léchaient les mains.

Et lui dont le cœur se réjouissait en voyant se refléter l’arc—en—ciel au fond des pierres précieuses, lui qui trouvait la joie dans le parfum des résines aromatiques de l’Egypte,