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sULAM11·s 149 dation d’Isis venait d’étre consommé. Et le retentissement aigu de l’airain mélodieux se répandit au-dessus de Jérusalem. Tremblant encore de tous ses membres, la reine Astis éloigna de son corps la tête d’Eliav. Une flamme rouge intense brûlait dans ses yeux. Lentement, scanclant les paroles : —— Eliav, dit-elle, veux—tu que je te fasse roi de Juda et d’lsraél‘? Veux——tu régner sur la Mésopotamie et la Syrie, sur Babylone et la Phénieie ? —— Non, ma reine, c’est toi seule que je veux... -—— Oui, tu seras mon maître. Toutes mes nuits tïappartiendront. Chacune de mes pa- roles, chaque regard, chaque soupir seront à toi. Tu connais le mot qui ouvre les portes du palais : ce soir, tu y pénétreras et tu les tueras I Tu les tueras tous les deux! Tu les tueras tous les deux I Eliav voulut répliquer, mais, Yattirant vers elle, la reine colla ses lèvres brûlantes et sa langue de feu sur la bouche de Padolescent. Cela fut infiniment long et douloureux.