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ardents de l'adolescent, des yeux languissants de passion. Certain jour, Eliav, obéissant à une fantaisie, à un caprice fugitif de la reine, avait passé auprès d’elle toute une longue et heureuse nuit. A l’aube, elle l’avait renvoyé, mais depuis ce jour, à toute heure, en tout lieu : au palais, au fond du temple, dans la rue, elle se sentait suivie par un regard épris, docile et langoureux.

Une pensée terrible vint brusquement obscurcir les longs yeux verts de la reine et froncer ses sombres sourcils. D’un geste à peine perceptible, elle fit abaisser l’éventail :

— Sortez tous, dit-elle à voix basse : Toi, Khouchai, va m’appeler Eliav, chef de la garde royale. Que seul il entre ici.