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110 SULAMITE tu m’apparus lorsqu’à mon appel tu te tour- nas vers moi ; sous le tissu léger je vis alors ton corps, ton beau corps que j’adore comme j’adore Dieu. Oh que je l’aime, ce corps tout couvert d’un duvet doré,ne dirait—on pas que le soleil y a imprimé son baiser ? Tu es aussi svelte que la cavale attelée au char du Pha- raon, et aussi belle que le char d’Aminodav. Tes yeux sont pareils à deux colombes glis- sant sur l’onde limpide. ——- O bien-aimé, tes paroles me troublent. Ta main délicieusement me brûle. O mon roi, tes jambes sont pareilles à des colonnes de marbre. Ton ventre est semblable à un dôme de froment entouré de lys. Ainsi, baignés dans l’auré0le lumineuse que la lune en silence traçait autour d’eux, ils perdaient toute notion de temps et de Dieu, et grande était leur surprise lorsqu’ils s'aper- eevaient que l’aube violacée avait déjà glissé son regard furtif par le grillage des fenê- tres. Et une fois, Sulamite lui dit : - Tu as connu, mon bien—aimé, des femmes