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par des descriptions que Théophile Gautier eût aimées et dont l’une, celle de la reine de Saba, se rapproche de la façon la plus amusante de celle que Flaubert a peinte avec tant de force dans La Tentation de saint Antoine. Au fond, nous ne savons rien de toutes ces choses. Il est fort possible que la belle Balkis ait été une négresse. Nous ne pouvons conjecturer les détails du Temple, du Palais, des appartements privés de Salomon que d’après des données réunies a diverses dates, dans diverses civilisations d’Afrique, de Palestine, de l’Archipel et de l’Asie-Mineure, et à cent ans et trois cents lieues près nous parlons de tel vêtement, de tel ustensile ou de tel bijou comme étant « de l’époque ». L’exact est problématique, et seule l’imagination peut s’élever au vrai en concevant par l’intuition et en imposant par la vertu de l’art une vision qui nous contente, nous emplit et nous enivre. Je me hâte pourtant de dire au lecteur féru de précisions archéologiques que M. Kouprine est loin d’avoir inventé de toutes pièces le décor et l’ambiance de son roman : il a, au contraire, pour l’écrire, recueilli probablement tout ce qu’on peut savoir de cette époque mal connue. Sa description du sanctuaire et des fêtes et sacrifices d’Isis est nourrie de toutes les données des auteurs anciens. Le discours qu’il fait tenir a Salomon sur les pro-