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gardaient son corps avec ravissement, et, l’ayant mise nue, elles la conduisirent devant un miroir. Nul défaut ne déparait ce beau corps que dorait un blond et tendre duvet, le faisant semblable à un fruit mûr, bruni par le soleil. Mais elle, se voyant nue dans le miroir, rougissait et pensait :

— Tout cela pour toi, ô mon roi ! Elle sortit du bassin, fraîche et odorante, couverte de gouttelettes d’eau qui frémissaient. Les esclaves la revêtirent d’une courte tunique blanche du lin d’Égypte le plus fin, et d’une robe en précieux byssus de Sargon, d’un or tellement étincelant, que le vêtement semblait tissé des rayons du soleil. Elles chaussèrent ses pieds de sandales rouges en peau de jeune chevreau, firent sécher ses boucles de flammes, les parsemèrent de grosses perles noires, et ornèrent ses bras de bracelets d’or.

Ainsi parée, elle se présenta devant Salomon, et joyeusement le roi s’écria :

— Qui est-elle, étincelante, comme l’aurore, belle comme la lune, lumineuse comme le soleil ?