Page:Kouprine - Le Bracelet de grenats, 1922.djvu/277

Cette page n’a pas encore été corrigée

apportées, et alors la vérification sera trois fois plus difficile. Parfait. C’est cela. Je vais mettre en marche les pistons intérieurs. J’ouvre le robinet de la pompe hydraulique, système Naterer. J’ouvre un autre robinet à acide carbonique liquide. À l’intérieur du cylindre, la température atteint maintenant 150°, et la pression vingt atmosphères, ainsi qu’en font foi, pour l’une le manomètre et pour l’autre ce thermomètre Witkowski perfectionné par votre serviteur. En ce moment, la lumière traverse l’axe du cylindre sous forme de flux compact d’une éblouissante splendeur et de la grosseur d’un crayon. Le piston mis en marche par le courant électrique ouvre et referme son obturateur intérieur dans l’espace d’un cent-millième de seconde, c’est-à-dire presque en un moment. Le piston projette la lumière à travers une petite lentille fortement convexe, d’où le flux lumineux ressort encore plus compact. plus fin et plus éclatant. Le cylindre renferme cinq pistons et cinq lentilles de cette nature. Sous la pression du dernier piston, le plus petit mais le plus solide de tous, le flot lumineux, devenu aussi fin qu’une aiguille, s’enfonce dans le récepteur, en passant successivement à travers les trois obturateurs ou plus exactement les trois « écluses » de cet appareil.

— Voilà les bases de mon collecteur de soleil liquide, conclut solennellement le maître. Afin de dissiper en vous toute ombre de doute, nous allons procéder à une expérience. Pressez le bouton À. Le piston s’arrête. Levez ce levier de cuivre. Les couvercles extérieurs s’abaissent sur les lentilles réceptrices de la coupole. Tournez jusqu’au bout à droite cette grosse vis rouge et abaissez la poignée C. La pression et l’afflux d’acide carbonique cessent. Il n’y a plus qu’à dévisser intérieurement la cornue en tournant