ceux que l’on élève depuis quelque temps à l’usage du personnel médical dans les cliniques universitaires, en cas d’opérations graves et compliquées, exigeant une méticuleuse propreté et une parfaite désinfection de l’air. De ce cabinet, rempli d’objets étranges et à moi inconnus, s’élevaient trois solides cylindres de cuivre. À deux hauteurs d’homme chacun de ces cylindres se ramifiait en trois tuyaux d’un plus large diamètre ; ceux-ci à leur tour se triplaient et les massives extrémités des derniers tuyaux de cuivre s’appuyaient sur le sommet cintré de la coupole. Une multitude de manomètres, de leviers, de manivelles en acier rondes ou droites, de grosses vis, de fils conducteurs et de presses hydrauliques complétaient l’installation stupéfiante de ce singulier laboratoire. De raides escaliers en spirale, des piliers et des poutrelles en fer, d’étroites passerelles aériennes à balustrades légères, d’énormes globes électriques, de grosses courroies en gutta-percha et de longs tuyaux de cuivre pendant de-ci de-là, — tout cela se mêlait, s’enchevêtrait, fatiguait les yeux, produisait une chaotique impression.
Comme devinant mes pensées, lord Chalsbury commença fort tranquillement :
— Lorsqu’on se trouve pour la première fois en présence d’un mécanisme inconnu, comme celui d’une montre ou d’une machine à coudre, sa complexité décourage. Le premier jour où j’aperçus une bicyclette démontée, il me sembla que le plus habile mécanicien ne pourrait jamais en rassembler les pièces. Pourtant, au bout d’une semaine, je la démontais et la reconstituais moi-même et admirais la simplicité de sa construction. Ayez la bonté d’écouter patiemment mes explications. Dès que vous ne comprendrez pas quelque chose, ne vous gênez pas de me poser toutes les questions que vous