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en même temps, je vis entrer un petit négrillon, gai et leste comme un singe. Il me salua et souriant amicalement :

— Sir, dit-il, lord Chalsbury m’a mis à votre disposition. Le dîner est servi, sir.

Sur la table de mon salon, un élégant bouquet trempait dans un vase de porcelaine. Je choisis un gardénia et le passai à la boutonnière de mon smoking. En sortant, je me croisai avec mister de Monts de Riques : une humble marguerite ornait modestement le revers de son habit. Un mécontentement confus sourdit en moi : et sans doute, étais-je encore, à cette époque lointaine, accessible à une puérile frivolité, car je me consolai en remarquant que lord Chalsbury, qui nous accueillit au seuil de son salon, portait, comme moi, un smoking.

— Lady Chalsbury viendra dans un instant, dit-il en jetant un regard sur la pendule. — Je vous propose, Messieurs, de dîner chaque soir chez moi. Pendant et après le repas nous aurons bien deux ou trois heures à consacrer à quelque causerie sérieuse ou badine. À propos, nous avons ici une bibliothèque, un jeu de quilles, un fumoir et une salle de billard. Veuillez en disposer comme de tout ce que je possède. Pour le breakfast et le lunch, je vous laisse pleine liberté. Au reste, il en va de même pour le dîner. Mais je sais combien la fréquentation des dames est utile et précieuse aux jeunes Anglais et c’est pourquoi…

Il se leva et désigna une porte par laquelle entrait à cet instant une jeune femme bien faite, aux cheveux d’or, accompagnée d’une autre personne de sexe féminin, à poitrine plate et teint jaunâtre, tout de noir habillée.

… — c’est pourquoi, lady Chalsbury, j’ai le plaisir de vous présenter mes deux futurs collaborateurs