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son revolver à portée de sa main et s’endormit, à ce qu’il me sembla, sur-le-champ.

— Merci, mon cher mister Dibbl, me dit le surlendemain mister Nidston, en me serrant la main à la briser. — Vous avez fort bien exécuté toutes vos commissions, parfois assez compliquées, économisé pas mal de temps, et, en outre, observé la dignité nécessaire. Reposez-vous pendant huit jours et amusez-vous comme vous l’entendrez. Dimanche soir nous dînerons ensemble et partirons pour Southampton, et lundi matin, vous naviguerez sur l’Océan, à bord du splendide transatlantique La Croix du Sud. À propos, n’oubliez pas de passer à l’étude : mon clerc vous réglera vos frais de voyage et vous remettra deux mois d’appointements. Quant à moi, je vérifierai et réemballerai solidement tous vos bagages. Il est dangereux de se fier à des mains étrangères, et pour l’emballage des objets fragiles, je n’ai probablement pas mon pareil dans tout Londres.

Le dimanche suivant, je pris congé de l’excellent mister John Johnson et de sa nombreuse famille et partis accompagné de leurs souhaits les plus chaleureux. Et le lundi matin mister Nidston et moi prenions le café dans la luxueuse salle à manger du paquebot géant La Croix du Sud. Un vent frais agitait la mer et les vagues vertes brisaient sur les hublots leurs crêtes moutonneuses.

— Je dois vous prévenir, mon cher, me dit mister Nidston, que vous aurez un compagnon de voyage, un certain mister de Monts de Riques, électricien et mécanicien de profession. Je l’ai entendu vanter en tant qu’excellent spécialiste et travailleur irréprochable. Personnellement,