Page:Kouprine - Le Bracelet de grenats, 1922.djvu/239

Cette page n’a pas encore été corrigée

— De temps à autre une demi-pinte de bière en dînant.

— Célibataire ?

— Oui, sir.

— Auriez-vous la sotte intention de vous marier ?

— Oh ! non.

— Pas de fil à la patte ?

— Non, sir.

— Hum ! Quelles sont vos occupations actuelles ?

À cette question, je fis une réponse concise mais véridique, négligeant, pour économiser le temps, cinq ou six de mes professions accidentelles.

— Parfait, conclut-il, lorsque j’eus terminé. Avez-vous en ce moment besoin d’argent ?

— Non. J’ai de quoi manger et me vêtir. Je trouve toujours du travail. Je me tiens autant que possible au courant des progrès de la science. Tôt ou tard, j’en suis sûr, je ferai mon chemin.

— Désirez-vous une avance ?

— Non, cela est contraire à mes principes… Et d’ailleurs nous n’avons encore rien conclu.

— Vos principes ne sont pas mauvais. Il est fort possible que nous nous entendions. Écrivez ici votre adresse. Je vous préviendrai. Et, probablement, bientôt. Au revoir.

— Pardon, Mister Nidston, — répliquai-je. J’ai répondu avec la plus grande franchise à vos questions parfois un peu délicates. J’espère que vous me permettrez de vous en poser une à mon tour.

— S’il vous plaît.

— Le but du voyage ?

— Eh ! Cela ne vous est-il pas indifférent ?

— Mettons que non.

— Un but purement scientifique.