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Amélie.

Tenez, mon papa… il faut que je vous l’avoue franchement : je ne suis point contente de lui du tout, et j’ai dit que je vous porterais mes plaintes : imaginez…

Erman.

Mademoiselle ! songez… allons, M. le baron, entrons

Le Baron.

Mais ! qu’est-ce donc que ceci ! Vous parlez tous les deux à-la-fois, depuis un heure, sans rien dire : expliquez-vous l’un après l’autre.

Amélie.

N’est-il pas vrai, mon cher papa, que vous ne voulez que le bonheur de votre Amélie ? Eh bien ! je puis être heureuse : lui seul ne le veut pas.

Erman.

M. le baron, vous êtes occupé dans le moment de soins plus importans : il n’y a pas un instant à perdre ; entrons chez vous, je vous en prie.

Amélie, d’un ton piqué.

De soins plus importans ! en vérité, monsieur… mon papa accordez-moi un moment je vous prie ? j’ai à vous parler d’affaires très-sérieuses.

Le Baron, en riant.

Sérieuses… oh je m’en doute ! à quinze ans, comment ne serait-on pas occupé d’affaires sérieuses ! À la vérité, je me rappelle qu’il y a long-temps que nous n’avons fait la revue de la toilette : il y manque quelque chiffon essentiel