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bonheur d’un objet qui m’est si cher ; et s’il en est ainsi, tâchez de décider mon Amélie en sa faveur ; rendez-moi ce service, mon ami ; ce n’est pas le premier, ce n’est pas le seul que vous m’aurez rendu.

Erman.

Je vous obéirai, monsieur… je parlerai… à mademoiselle votre fille.

Le Baron.

Vous me le promettez ?… me voilà content Vos soins vont me délivrer d’un pesant fardeau : il en est un autre, mon ami, (du ton le plus pénétré) bien plus difficile à supporter. C’est ici (mettant la main sur son cœur) qu’il pèse, qu’il pèse violemment. Vous m’entendez… N’avez-vous rien découvert… rien à m’apprendre ?

Erman.

Rien du tout… jusqu’à présent toutes mes recherches ont été infructueuses.

Le Baron.

Ah ! mon ami, le ciel justement courroucé me punit… en m’ôtant les moyens de réparer mes outrages. Erreurs de ma jeunesse, où m’avez-vous entraîné ! à quel prix ne rachetterais-je point les fautes que vous m’avez fait commettre ! Oh ! qu’il est heureux celui qui, dans tous les momens de sa course mortelle, jete des regards sereins sur la route qu’il a parcourue, et n’y voit point de traces de honte ni de déshonneur. Sur un chemin parsemé de fleurs, il s’avance tranquille-