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Wilhelmine.

Sa mère l’habitait autrefois… J’ai appris qu’elle était morte et que son fils avait passé en France, où il avait épousé une demoiselle fort riche ;… qu’en faveur de ce mariage avantageux, il avait renoncé à sa patrie ; et qu’on avait confié à un maître d’hôtel, un ancien domestique, le soin de la maison.

Frédéric.

N’importe ; j’irai le trouver… Fût-il dans les entrailles de la terre, il faut que ma vue commence son supplice. Ô Dieu ! fallait-il que le moment qui m’apprit à connaître mon père, m’apprît à le haïr !… J’avais assez d’une mère pour remplir toutes les affections de mon cœur… Non… je n’irai point le trouver… Pourquoi chercherai-je à le voir, si je ne puis l’aimer… Laissons au ciel le soin de la vengeance… n’est-il pas vrai, ma bonne mère ? Nous saurons bien nous passer de lui… Mais… qu’avez-vous ? Dieu… ma mère !

Wilhelmine, (se trouvant mal et s’évanouissant.)

Ce ne sera rien, mon fils ! la joie… le saisissement… J’ai besoin d’un peu de repos.

Frédéric.

Ciel ! ce n’est que de ce moment, que je m’apperçois que nous sommes sur le grand chemin. (il frappe rudement à la porte de l’auberge) Holà ! Holà !