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nord-est, c’est-à-dire des pays de Souzdal, Rostoff, Mourom et Riasan manquent entièrement et on le regrette d’autant plus que c’est justement là et à cette époque qu’a dû se former le germe de la nationalité grande russienne et qu’elle a poussé ses premiers rejetons.

En étudiant la naissance et l’enfance de la nationalité grande russienne, on est entouré d’une obscurité presque impénétrable. Il est impossible de dissiper ces ténèbres, de là on peut être tenté de se plonger dans un dédale d’inventions et de suppositions ou bien se consoler de l’idée que Dieu a voulu, que les causes qui ont produit la nationalité grande russienne telle qu’elle est, restent cachées à nos recherches.

Une telle pensée peut calmer les inquiétudes du cœur mais ni les suppositions, ni les inventions ne peuvent satisfaire nos aspirations.

Suppositions, prévisions, ne font pas la vérité, à moins qu’elles ne soient supportées par des faits ou soutenues par une suite logique d’événements.

Nous ne murmurons pas contre la Providence. Nous croyons que tout ce qui arrive de connu ou d’inconnu au monde est dirigé par la Providence mais si, dans ces jugements on ne se base que sur la Providence, il ne restera pas grand’chose pour en tirer un jugement original.

L’histoire doit étudier et juger, non la cause première, qui est hors de la portée de l’esprit humain, mais les causes des événements particuliers.

La seule chose que nous sachions sur le nord-est, c’est que là, des Slaves étaient mêlés aux Finnois, qu’ils ont pris le dessus sur ceux-ci et que dans cette province les institutions générales étaient les mêmes que dans les autres pays du monde russe. À cette époque, c’est-à-dire au commencement du onzième siècle, le peuple ukranien ou yougo-russe se distinguait par son unité malgré les barrières entre princes. Pendant toute son histoire, il ne s’attribue que le nom de Rouss, nom générique et les branches tendent toujours à se rapprocher des autres, tandis que les branches du slavisme russe, par exemple les Krivitch, se distinguent par leur particularisme dans la fédération.

Novgorod, séparée dans son territoire septentrional, tendit constamment vers le sud, elle était plus rapprochée en parenté de