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Pour Ne Pas Vieillir.

Sait-tu que voilà dix ans, ma sincère,
Que nous nous aimons si fort et si bien?
Et c’est, pour ma route, un poids nécessaire,
5.Ton bras confiant posé sur le mien.

Le charme profond par qui tu m’attires,
Pour jamais, ma douce, a su me fixer,
Depuis le moment où nos deux sourires
Se sont confondus en un seul baiser.

10.Je m’offrais alors pour que tu me prisses;
Mais cela pouvait ne durer qu’un jour.
L’aveugle désir sème les caprices;
À pein un sur cent fleurit en amour.

Nous les connaissions, les adieux vulgaires,
15.Comme il s’en fait tant sur le grand chemin.
Le mot: «Pour toujours», je n’y croyais guères;
Tu songeais: «Cela va finir demain».

Mais nos cœurs, brisés en mainte aventure,
Furent recueillis morceau par morceau.