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refusées à leurs compatriotes sus-énoncés. Comme ils dépensent de l’argent sans en avoir à eux, il est évident ici qu’ils en reçoivent. Mais de qui ? C’est ici, Monsieur Masson, que pour un homme qui a gagné honneur et profit à subodorer les flirts de Joséphine, vous manifestez peu de flair. Sachez donc que votre gouvernement, et l’Anglais son allié, ayant enfin appris que lorsqu’on est en guerre, il faut créer des difficultés intérieures à ses ennemis, ayant d’autre part besoin d’effectifs supplémentaires, ont par là même besoin d’agents de propagande et de recrutement. Ne pouvant « marcher » en vivant de l’air du temps, ils sont défrayés, largement. On a dû bien rire au Quai d’Orsay, devenu « une organisation suspecte ».

Je me demande, Monsieur, quelle mouche vous a piqué et quel but vous poursuivez ? Vous n’avez pas cru sincèrement que vos vagues ragots aient ouvert à la police de votre pays une piste utile. Ce n’est pas ainsi que procède Léon Daudet, un convaincu, qui recherche les poutres et non les pailles. Vous savez que si les innombrables affaires d’attentats contre votre Patrie jugées ou en cours ont déjà fourni une liste de noms aussi gaulois que le vôtre, capable de remplir des colonnes de journal, ni en France, ni en Italie, ni en Angleterre, ni en Amérique (où il y a quatre millions de mes compatriotes) on n’a vu apparaître un seul nom Polonais : quelques S k y d’emprunt appartiennent tous à des Juifs, grands favoris dans vos propres « organisations ».

En tout cas, je sais ce que vous avez fait. En suspectant, en dénigrant les Polonais, leur aide à la France, en déclarant à ces enthousiastes qui depuis quatre générations rêvent l’unité de leur Patrie, que cette Pologne unie que leur a promise, au nom de la France, le Chef de l’État, n’est qu’une « Pologne de fantaisie » vous avez condensé en un seul article plus de cafard polonais que « Monsieur Badin » du Bonnet-Rouge ne délayait de cafard français dans dix numéros de son journal. Car l’idée mère de cet article tient en deux lignes : les Sénégalais blancs, comme les noirs, sont faits pour se battre au front et non pour circuler dans Paris. « Bon nègre doit défendre blanc, pas entrer dans case Sidi. »

Le million palpé par Duval pour ses décoctions de cafard me ferait la partie belle pour vous rétorquer, au sujet des mobiles qui vous ont fait agir, vos soupçons infamants. Je ne suis pas un cuistre pour, n’y croyant pas, les insinuer. En revanche, je ne puis pas ne pas songer à la mentalité du gagne-petit qui a passé cinquante ans à amasser des sous pour sa vieillesse, les voit affreusement compromis par « la danse des milliards », voudrait coûte que coûte arrêter les frais, et s’en va maugréant « ces cochons d’Anglais (ou d’Américains) nous empêchent de