Page:Koei-ling - Journal d’une mission en Corée, 1877.pdf/9

Cette page n’a pas encore été corrigée

INTRODUCTION DU TRADUCTEUR

Depuis plusieurs années, l’attention des personnes qui s’occupent des choses de l’extrême Orient s’est portée plus spécialement sur la Corée ; malheureusement ce pays est resté jusqu’ici fermé aux Européens ; la plupart des courageux missionnaires qui ont tenté d’y pénétrer y ont trouvé le martyre, et les relations commerciales n’ont jamais pu s’y établir. C’est donc aux documents chinois que nous devons recourir si nous voulons avoir quelques renseignements précis sur cette contrée. La Corée est vassale de la Chine, et, par suite, à l’avénement de chaque nouveau souverain, le Fils du ciel envoie à ce dernier un ambassadeur chargé de lui remettre le brevet d’investiture. Il m’a paru intéressant de traduire la relation de la dernière de ces ambassades, envoyée en 1866 lors du mariage du jeune roi de Corée. C’est un récit écrit au jour le jour par le chef de la mission, qui y rapporte simplement et fidèlement tout ce qui lui parait digne de remarque. Outre les renseignements géographiques qu’il renferme, on y trouve de nombreux détails sur le cérémonial chinois, si minutieux et si compliqué, mais conservé avec tant de soin depuis cinq mille ans comme la base des institutions de l’empire. Il nous permet de pénétrer dans la vie d’un homme d’État chinois, de le voir, pour ainsi dire, peint par lui-même, avec ses idées, ses mœurs, son caractère. On y voit aussi se manifester l’amour des Chinois pour la poésie ; un des premiers soins de notre voyageur, en arrivant à son étape du