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est d’ouvrir (ou de fermer) un trou éloigné où les doigts n’arrivent point. Par la suite, d’autres clefs sont venues perfectionner les instruments ; elles ont permis l’adjonction de trous supplémentaires destinés à certains demi-tons, ou facilité des trilles trop gauches avec le doigté normal, etc. Aujourd’hui la forme et le maniement de ces Bois sont quasi définitifs, et de tels progrès furent réalisés en la matière qu’une grande agilité, même pour le Basson, est chose tout à fait courante chez les bons instrumentistes.

Mais la manœuvre de tous ces leviers reste délicate, la construction d’autre part en est des plus minutieuses. C’est tout un art, pour le facteur d’instruments, de réaliser les meilleures proportions, le meilleur bouchage des trous, etc. C’est tout un art, pour le bassoniste, de manœuvrer les multiples clefs que commande le pouce. Quoi qu’il en soit, outre d’excellentes dispositions naturelles, des années d’un travail opiniâtre sont nécessaires aux jeunes musiciens qui veulent « décrocher », au Conservatoire, le premier prix. Ils n’y sont arrivés qu’au prix d’un effort soutenu dont on ne saurait trop apprécier la valeur. L’habileté magistrale, l’incomparable sonorité de nos Bois français, notamment, sont au dessus de tout éloge et reconnues du monde entier.

Attaque du son. — Sauf pour la Flûte — dont les notes sont émises, soit par les lèvres appuyant sur un trou (flûte traversière), soit par le souffle passant à travers un sifflet (flûte à bec) — on utilise, pour produire le son, deux sortes d’intermédiaires : les Anches et les Embouchures.

Les Anches sont de petites lamelles de roseaux, tantôt réunies en anche double (deux lamelles l’une contre l’autre : Hautbois, Basson, Sarrussophone, etc.) tantôt fonctionnant comme anche simple : celle-ci vient alors vibrer contre une partie fixe, le