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allonge plus ou moins le tube vibrant : système ingénieux dont l’inconvénient est le manque d’agilité, mais l’avantage, de pouvoir obtenir une justesse par faite, notamment la distinction entre Ut dièze et Ré bémol. C’est le cas des Trombones à coulisse (il existe aussi des Trompettes à coulisse et des Flûtes à coulisse, mais d’un usage plutôt rare).

III. Tubes percés de trous. — Dès la plus haute antiquité, l’homme avide de musique discerna qu’au moyen tube percé de trous il obtenait des notes différentes. En effet, si l’on bouche tous les trous, à l’exception des orifices d’entrée et de sortie, l’instrument donne sa note la plus grave (le tube vibrant alors dans toute sa longueur) ; en laissant ouvert le dernier trou seul, la partie vibrante du tube est un peu plus courte ; donc le son un peu plus haut, etc. On le constate dans les plus rustiques des flûtes aussi bien que dans les plus perfectionnées du « système Boehm ». En perçant des trous dans un tube, aux endroits qu’il faut (et c’est là tout un art) on construit de la sorte un instrument qui peut donner toutes les notes de la gamme diatonique.

Il y a d’ailleurs toutes sortes de doigtés possibles, et diverses combinaisons pour réaliser les intervalles chromatiques, soit que l’on bouche un orifice à demi, soit qu’on laisse ouvert un trou, entre deux fermés (= doigté de fourche), etc. En outre, dans la plupart de ces sortes d’instruments on peut utiliser les sons 2, parfois les sons 3, ou même des harmoniques plus élevés. C’est ainsi que l’on obtient, par des doigtés appropriés, les notes suraiguës de la flûte, du hautbois, du basson, tous instruments de forme conique donnant des sons 1, 2, 3, 4, 5, 6, etc.

Quant à la clarinette, elle ne produit que les harmoniques impairs, les sons 1, 3, 5, 7… (se reporter au tableau de l’Échelle des Harmoniques). Cette