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général trop grave pour que l’émission en soit possible ; et certains cuivres ne donnent pas les harmoniques 9, 10, 11, 12…, trop aigus pour eux).

Nous parlerons plus loin des instruments de tube cylindrique, lesquels ne produisent que les sons impairs : 1, 3, 5, 7, etc.

I. Instruments de longueur invariable. — Vous concevez déjà, rien qu’à voir l’échelle des harmoniques, qu’avec les seules ressources de ces notes on peut jouer des airs : car, depuis le son 8 on y trouve (plus ou moins justes) toutes les notes de la gamme diatonique. C’est ainsi que J.-S. Bach utilise ses Trompettes à d’éclatantes fanfares, d’une tessiture fort élevée (elle va du son 8 au son 16, ou même au son 18), et qui resplendissent comme des fonds d’or par-dessus tout l’orchestre (cf. Messe en Si, Magnificat, etc.). Et, sans même dépasser le son 12, les Trompes de chasse répandent au loin des sonneries très caractéristiques, lesquelles à n’en pas douter sont de la musique. Enfin, les Clairons et Trompettes militaires, rien qu’avec les sons 3, 4, 5, 6, ont un répertoire infiniment plus riche qu’on ne croirait a priori ; et qui n’a pas senti, ne fût-ce qu’obscurément, la beauté réelle de l’Extinction des Feux ?

Toutes ces sonneries, mélodies, arpèges, résultent d’un tube de longueur fixe.

II. Instruments de longueur variable. — Mais en allongeant ou en raccourcissant le tube on peut faire en sorte d’en obtenir toutes les notes de la gamme chromatique (en effet, plus un tube est court, et plus haute est la note produite). Cette variation de longueur s’obtient : 1o soit par les Pistons (tubes ajoutés à celui de l’instrument, et par lesquels au moyen d’un déclic on fait passer l’air vibrant) : Cornets, Cors, Trompettes, et toute la famille des Saxhorns ; 2o soit par une Coulisse qui, se tirant plus ou moins,