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APPENDICES


VOLONTÉS TESTAMENTAIRES
DE
ROSA BONHEUR


Testament du 9 novembre 1898

Ceci est mon testament et ma volonté formelle, entièrement écrit de ma main. – R. B.

Je soussignée Rosalie-Marie, dite Rosa Bonheur, artiste peintre, saine de corps et d’esprit, exprime ici librement mes dernières volontés, ne devant rien à personne, et n’ayant pas la moindre dette, libre de ma volonté et de ce que seule j’ai gagné par mon travail, n’ayant jamais eu ni amants, ni enfants.

Je veux être inhumée dans le même caveau que mon amie, Mademoiselle Nathalie-Jeanne Micas, ainsi que j’en ai le droit, ayant été sa légataire universelle et seule héritière et ainsi convenu entre nous : ce caveau m’appartient et se trouve au cimetière du Père Lachaise, tombeau de la famille Micas, entretenu à mes frais par mon marbrier M. H. Édeline, demeurant rue du Repos.

Mes obsèques devront être civiles, d’une classe modeste, mais convenables, sans apparat militaire ou autre, laissant à mon amie Mademoiselle Anna-Élizabeth Klumpke le droit d’agir à sa volonté pour le reste.

Je donne et lègue à Mademoiselle Anna-Élizabeth Klumpke, ma compagne et collègue peintre et mon amie, tout ce que je posséderai au jour de mon décès, l’instituant ma légataire universelle. Ce legs se trouvera, par suite, comprendre notamment :

Ma propriété à By en entier, compris le petit potager qui se trouve en face de la porte cochère d’entrée de ma maison, dite château de By, située dans le hameau de By, n° 12, rue dite des Arts. Ensuite le morceau de bois ou taillis faisant pointe qui limite le bornage de la forêt et porté au cadastre. Il est bien entendu que meubles, immeubles, tout ce qui est chez moi ne pourra être détourné, restera et appartiendra à Mademoiselle Anna-Élizabeth Klumpke, mes décorations, études terminées ou non terminées, tableaux de même, dessins, esquisses, bronzes, chevaux et voitures, en un mot tout ce qui existe dans mes ateliers tels qu’ils sont, comme dans ma maison, ainsi que mes meubles à Paris, sans que personne y puisse avoir droit, laissant Mademoiselle Anna-Élizabeth Klumpke libre d’en disposer elle-même.

Je donne et lègue aussi à Mademoiselle Anna-Élizabeth Klumpke tous mes titres de rentes et valeurs déposés entre les mains de Messieurs Tedesco, frères, 33, avenue de l’Opéra, à Paris : tout lui appartiendra, ainsi est ma volonté formelle et librement écrite en ce testament.