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rosa bonheur

ROSA BON II El’R

encadre d’une chevelure d un gris d’argent magnifique, dont les boucles, abondantes et soyeuses, retombaient jusqu’à la naissance du cou, entourant comme d’une auréole cette tête vénérable. L’étrangeté de son costume ne me surprenait qu’à demi ; je connaissais de longue date son habitude de porter des vêtements masculins ; il ne me déplut pas de noter néanmoins que. sous de tels dehors, la coquetterie féminine ne perdait aucun de ses droits ; les deux magnifiques boutons d’améthyste qui retenaient son col en étaient le meilleur gage : sa blouse meme était ornée aux épaules de broderies très fines, et de scs pantalons de velours noir sortaient deux petits pieds fort élégamment chaussés. L’ensemble de toute la personne était empreint de la plus grande distinction ; son aspect vénérable me lit songera Corot et à Henry Ward Beecher.

études de rosa bonheur, d’après sa lionne fathma.

Nous nous mîmes à table. Après les préliminaires d usage, Rosa Bonheur, s’expliquant enfin sur le cas du cheval sauvage, nous exposa comment, ayant reçu d’Amérique, en même temps que celui de M. Arbuckle, deux autres mustangs envoyés par M. X... de Chicago, elle avait, de la meilleure foi du monde, cru que tous les trois venaient de ce dernier et l’en avait seul remercié. Elle s’en excusait, aussi bien que de la malchance récente qui s’ajoutait au malentendu déjà ancien.