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ROSA BONHEUR

après l’avoir remerciée de sa peine, nous regagnâmes la voiture qui nous avait amenés, non sans une certaine hâte qui amena sur les lèvres de l’obligeante domestique un sourire où il n’était pas malaisé de reconnaître un peu de malice.

Nous revînmes à Paris, sans rapporter de notre vovage la satisfaction que nous en attendions. Nous n’avions pas vu Rosa Bonheur, et mon compatriote, rassuré sans doute sur le sort de son cheval sauvage, ignorait encore pourquoi son acte si courtois n’avait jamais reçu le moindre remerciement.

études de rosa bonheur, d’après sa lionne fathma.

Deux années se passèrent avant que M. Arbuckle revînt en France. L’Exposition de 1889 l’y ramena, bien décidé cette fois, toutes précautions étant prises d’avance, à obtenir le mot de l’énigme. Il m’écrivit donc avant de quitter New-York, me priant de solliciter de Rosa Bonheur une entrevue pour la fin de septembre. J’hésitai quelque temps, sachant que l’illustre artiste, toute au deuil récent d’une amie très chère qui depuis longtemps partageait sa vie, se prêtait avec regret à tout ce qui était de nature à troubler son recueillement. Sur le conseil de Mme Peyrol, sa sœur, à laquelle j’avais soumis mon embarras, je me