tent, l’un à l’Est, l’autre à l’Ouest. Le
chef des Igouadaren me berne par des
négociations, en attendant que l’eau,
baissant, lui permette de se joindre à
Abiddin, et le chef des Berabichs m’a
fait réclamer hier, assez insolemment, la
réponse à sa dernière lettre. À toutes ces
histoires de Touaregs, s’ajoute la présence
d’un inspecteur qui vit à ma table.
Je n’ai donc que peu ou point de repos.
Le voyage du ministre est terminé. Il a quitté Kayes, convaincu qu’il faudrait marcher contre Samory, mais non moins décidé à ne rien laisser faire avant les élections.
Pour me délasser de ma vie agitée, lettres urgentes, espions, émissaires, gens pressés sur des chameaux rapides, j’écris chez moi, entouré de la valetaille, qui prépare un dîner pour ce soir. Menu : soupe, bouilli de mouton avec moulouko (espèce de concombre), gras-double de Rodel, gigôt rôti avec salade, fèves accommodées de Rodel, flan et biscuit de la