ces bons sentiments. Parmi les dites barbiches,
j’ai un ami qui a cent quatre ans.
Je lui ai même donné, sur le choix d’une
femme, au cas où il en voudrait prendre
une dernière, quelques conseils qu’il a
beaucoup goûtés.
De me plaire au Soudan m’en fait redevenir un fervent. Je me débrouille bien en Bambara, et je suis repris d’affection pour ces excellentes et naïves créatures que sont mes noirs. Je m’étais occupé d’un pauvre captif que j’avais eu comme porteur. Hier, je le revois travaillant dans un champ pour son maître. Du fond de sa brousse, il s’est mis à courir après moi, avec une brave figure toute remplie de joie, et de ces exclamations qui vous remuent. Évidemment, comme ressources intellectuelles, ils sont plutôt faibles ; mais comme bonté, ils n’ont pas leurs pareils : c’est le principal.
De cent cinquante kilomètres à la