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APPENDICE


pris possession du fleuve jusqu’à Ansongo sans déplacement de population, sans amende sérieuse et sans tirer contre elle un seul coup de fusil.

Cependant, aucun village ne m’a volontairement prêté le moindre secours contre les Touaregs : trois hommes seulement entre Tombouctou et Sinder se sont mis de notre côté, Ousman de Sungoï, Idrin de Lotokaro et Idrin de Boura. Tous les autres chefs de villages se sont, au contraire, montrés plutôt hostiles. J’ai usé avec eux de patience ; la terreur que leur inspirent les Touaregs est si profonde qu’elle les excuse dans une certaine mesure ; les bruits répandus par les Kel es Souks sur le compte des chrétiens ont contribué aussi à rendre leur attitude plus hostile. Cette hostilité a toujours été bénigne, et elle a toujours été facile à réduire sans employer les grands moyens.

Lorsque j’ai quitté Gao, ma patience avait déjà porté ses fruits, et les chefs de villages venaient déjà apporter des ren-