il n’est plus question de marche ; il faut
réintégrer son domicile. De onze heures
à midi et demi, nous arrêtons pour déjeuner.
L’après-midi, j’étudie la grammaire
Poul, je lis les mémoires de Castellane,
l’Orme du Mail ; j’écris, je fais ma toilette,
je fume et je regarde les rives, les
oiseaux qui volent par bandes, vers le
soir, en suivant le lit du fleuve, d’un air
très pressé. Mon fils et mes filles sont
aussi l’objet de mes préoccupations. Maintenant
que j’approche de la quarantaine,
je me sens devenir un père ; ce métier ne
me déplaît plus comme autrefois.
La nuit est tombée quand j’arrête le convoi. Il serait difficile de débarquer tout le matériel pour dîner et dresser sa tente. Le lit du fleuve est à six ou sept mètres au-dessous de la rive ; la berge est escarpée et mauvaise, et son ascension n’est pas sans quelque danger. Nous dînons donc dans notre chaland. Besançon se charge de la popotte, ce qui m’arrange fort ; je n’ai toujours aucune voca-