tous assisté. Que de tombes, déjà, dans
notre pauvre cimetière de Tombouctou,
où cependant ne sont plus les quatorze
de la colonne Bonnier !
Me voici débarrassé de N’Gouna. Ce bonhomme nous tenait en échec depuis 1894. Ma dernière colonne l’avait beaucoup réduit. En Septembre, il m’avait berné avec des propositions de paix, m’avait envoyé son fils pour traiter, et, tout en ce faisant, me trompait en venant chercher des grains dans son ancien pays, chez ses anciens sujets qui n’osaient rien lui refuser. Cette fois-ci, son stratagème n’a pas réussi. J’ai leurré les envoyés et ai fait partir une petite troupe pour Emellah, à quatre-vingts kilomètres, sans autre eau que celle portée par les chameaux. Après deux marches de nuit, il a été atteint et invité à suivre le lieutenant et à venir à Tombouctou. En fait de réponse, il s’est sauvé au grand galop