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CARNET DE ROUTE

ailleurs. Quand on est si loin, d’ailleurs, on n’a jamais les réponses à temps, et les lettres ne constituent plus une conversation, mais un rapport ; on finit par les supprimer.

Reçu ce matin la visite du chef Cheboun avec ses Touaregs. C’est la troisième fois que je le vois depuis mon arrivée. Précédemment, il n’était venu qu’une fois. Il voulait avoir quelques tuyaux sur les conditions de paix que je vais faire aux Igouadarens. J’espère que Sakaoui, leur chef, viendra en personne me demander la paix. Ce résultat qui ne paraît rien, est cependant quelque chose, car, de tous les chefs, il n’en est qu’un qui ait consenti à venir chez les blancs : Cheboun, déjà nommé ; les autres font la paix ou la guerre, mais ne veulent pas nous voir ; ils traitent par des intermédiaires, comme des potentats.


Goundam, 1er Septembre 1898.

Après avoir terminé tout ce que je