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DU LIEUTENANT-COLONEL KLOBB

Je croyais connaître le désert, je me suis aperçu que je ne le connaissais pas du tout ; maintenant, je suis fixé. Le Niger le traverse à un ou deux jours à l’est de Bamba. Jusque-là, il y a encore, pas trop loin du fleuve, quelques arbres et des épines. Après, plus rien. Mes pauvres chameaux qui ont beaucoup marché et peu mangé, ont souffert. J’en ai cinq qui sont bien compromis. Mes chevaux sont fatigués aussi, je crois cependant m’être arrêté à temps pour éviter des pertes. Je ménage extrêmement ma cavalerie. Tout le monde, moi le premier, fait chaque jour dix kilomètres à pied. J’ai quelques malades, mais ni tués, ni blessés. J’ai atteint les Touaregs quatre fois ; je les ai surpris deux fois ; cela doit les étonner, car ils m’entourent de cavaliers et de méharistes. J’ai quelques opérations secondaires à faire avant de rentrer. Je ne pourrai aller vite, traînant à ma suite dix mille moutons que je ne peux faire marcher sans manger.