Lespiau, et de neuf grandes pirogues de
Dienné, que j’ai achetées avec des bœufs
et des moutons de prise. La dernière,
que j’ai achetée cent quarante francs,
provenait de la succession d’un juif
mort récemment à Tombouctou. Détail
non sans pittoresque : de son vivant,
tout le monde faisait du commerce avec
le juif. À sa mort, on n’a pas trouvé de
captif qui voulût bien l’enterrer !
Jour de repos, pris sur une petite dune de sable légèrement ombragée. À peu près au milieu de mon camp, ma tente sous un arbre. Sous le même arbre, un poste, un factionnaire et un prisonnier. Derrière moi, la campagne ; devant moi, un petit bras du Niger ; entre le bras du Niger et ma tente, les chevaux, — au nombre de soixante-quinze — le parc à moutons, avec six mille cinq cents bêtes, qui, en ce moment, paissent avec deux cent quarante ânes et quarante vaches. À ma