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DU BOUT DE LA RUE DU BAC


Du bout de la rue du Bac Je regarde le paysage printanier, Les bateaux bleus dans l'eau vert pomme, Les linges clairs des mariniers, Le Louvre rose du vieux Roi, Et sur Saint-Germain l'Auxerrois Un ciel aussi fin qu'un tamis d'azur; Du bout de la rue du Bac Tout paraît pur; Tout est paré de couleurs vives comme Une aquarelle de Signac.

Bateliers, bateliers, pourquoi donc partez-vous? Ce paysage ne peut-il suffire? Laissez le gouvernail et le souci Et vous, charmantes mains, laissez les clés; Le temps fera le ton de ces pierres plus doux, Mais je ne serai plus hélas! ici Pour regarder cette eau couler, Ni ma folle jeunesse s'enfuir.