Page:Klingsor - Humoresques, 1921.djvu/60

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE NAIN


Je venais d'allumer mon feu de bois sec Et de m'asseoir de fort indolente sorte Dans mon vieux fauteuil de velours d'Utrecht Quand on gratta doucement à ma porte.

«Est-ce toi, dis-je, ma douce Colombine, Fluette fée en robe à vertes dentelles, Ou toi, sire Arlequin de triste mine, Qui viens céans rallumer ta chandelle?»

Mais ce n'était ni Colombine, ni son duc, Ni même quelque oiseau déplumé d'Edgar Poë: La porte s'ouvrit à mon nain caduc Qui avait une mitre pour chapeau.

Il portait sous le bras quelque volume Énorme à reliure de parchemin, L'histoire de Krespel ou d'Ulalume Sans doute, à fermoir d'or et filet de carmin.