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ce qu’il avait à redouter ici, et qu’il m’avait demandé de lui procurer les moyens de fuir, ce qu’il aurait fait au point du jour si je ne l’avais lié. »

Le nègre, caressant et consolant la jeune fille, ordonna à Babekan de se taire, puis, faisant avancer deux tireurs, il ordonna que la loi contre les blancs fût aussitôt accomplie.

Mais Babekan, le tirant à part, le pria de l’écouter pour l’amour du ciel, et lui fit comprendre que l’étranger leur serait d’un grand secours pour attirer toute la famille Strœmli dans l’habitation. Le nègre, approuvant ses motifs, se contenta de faire resserrer les liens de l’étranger, et de laisser auprès de lui deux de ses gens armés. Peu à peu chacun se retira pour goûter le repos.


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