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« Oui, dit la vieille, après avoir fermé la porte, les feux du général Dessalines ont été vus cette nuit à l’horizon, et tous les environs sont remplis de nègres armés. » S’apercevant qu’elle avait jeté l’étranger dans un tourbillon de craintes et d’inquiétudes, elle lui promit de faire tout au monde pour le sauver ; et se tournant vers Nanky, elle lui dit de porter le panier de vivres dans le bois de Mowenweiher, qu’il connaissait bien ; de le remettre aux blancs qu’il y trouverait, et de leur dire que l’officier, M. Gustave de Ried, se trouvait chez des amis de sa race, qui avaient eux-mêmes tout à craindre de la part des nègres, mais qui étaient disposés à tenter tous les moyens de leur sauver la vie.

L’étranger, ayant donné à l’enfant une bague qu’il portait au doigt, le chargea de la remettre au chef de la