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un ou deux jours à mon oncle et à sa famille.

— Jeune homme, dit la vieille avec effroi, que désirez-vous ? ne voyez-vous pas qu’il serait impossible de loger ici un si grand nombre de personnes sans être découvert et trahi par les habitans du voisinage.

— Mais, reprit l’étranger d’un ton suppliant, si je retournais aussitôt à Mowenweiher, et que j’amenasse mes parens avant le point du jour ; ensuite l’on fermerait soigneusement les portes et les fenêtres, et personne ne se douterait de notre séjour ici. »

Après avoir réfléchi quelques instans, la vieille le détourna du projet de retourner à Mowenweiher, en l’assurant qu’à son retour il serait immanquablement battu par les Noirs armés qui infestaient la grande route dès l’aurore.