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restée à un mille d’ici auprès de Mowenweiher, dans le bois qui longe la montagne. La faim et la soif nous forcèrent avant-hier à chercher cet abri ; en vain nous envoyâmes nos domestiques demander du pain et du vin chez les habitans des environs ; la crainte d’être pris et tués les empêcha de faire la tentative que je risque aujourd’hui au péril de ma vie. Le ciel, si je ne me trompe, continua-t-il en prenant la main de la vieille, le ciel m’a conduit chez des créatures compatissantes, qui ne partagent pas la fureur sanguinaire de tous les habitans de cette île. Ayez la complaisance de me donner quelques provisions, qui vous seront richement payées. Nous n’avons plus que cinq jours de marche jusqu’au Port-au-Prince ; si vous nous procurez le moyen de l’atteindre, nous vous re-