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Il était originaire de la Côte-d’Or en Afrique. Ayant eu le bonheur dans sa jeunesse de sauver la vie à M. de Villeneuve, son maître, il en fut comblé de bienfaits. Il obtint, non-seulement sa liberté et la possession d’une maison et d’un champ, mais encore il fut placé, contre l’usage du pays, comme fermier des vastes plantations de son maître, qui lui donna pour compagne de ses travaux une mulâtre parente éloignée de sa défunte femme. Lorsque le nègre eut atteint sa soixantième année, il était en état de se livrer au repos le plus agréable, et M. de Villeneuve couronna tous ses bienfaits en lui assignant un legs par son testament.

Mais toutes ces marques de reconnaissance et tant de générosité ne purent préserver M. de Villeneuve et